Sophie Bouvier Ausländer / Gilles Porret
Linea
Le titre de l’exposition «Linea» dénote à la fois l’idée d’un fil conducteur, de l’origine de la ligne et de son interprétation par ces deux artistes suisses romands, avec l’intention de mettre en regard deux attitudes à la peinture, à la forme et la couleur.
Sophie Bouvier Ausländer, étudie entre 1990 et 2000 à Lausanne, Bruxelles et Londres, elle a ensuite exposé fréquemment en Suisse et en Europe. L’aspect sériel et combinatoire de son travail lui a permis de développer dernièrement des projets de larges envergures dans des lieux d’espaces publics. Son processus créatif fait passer les matières et les références par un genre de métamorphose, où la transformation et l’idée du temps sont palpables. Sophie Bouvier Ausländer active un déplacement des genres, évoquant le volume par le trait, la peinture par la sculpture et vice-versa. En privilégiant ces positions de l’entre-deux, elle laisse activement suspendues ces interrogations. «Liés-déchirés» (éd.davel14 n°29) sont des pelottes-mappemondes, en cinq exemplaires (nombre des continents), soit la recomposition en sphère de lanières déchirées dans une centaine de drapeaux différents. Voir l'édition
Gilles Porret, formé à Genève entre 1982 et 1986, a participé à environ quatre-vingts expositions individuelles ou collectives et il a été le commissaire d’une vingtaine de présentation. Ses interrogations face au sens de la démarche artistique et de la couleur donnent la cohérence à son oeuvre, incluant une grande multiplicité quant au choix des matériaux et de leur application. C’est l’esprit ludique qui domine dans son travail et la mise en relation au sens large du terme. Il aime rejouer les éléments (événements) donnés, redéfinir le geste du peintre et la composition, trouver ses propres axes. Le livre «Oxygène» (éd.davel14 n°28) recueille deux cents images de l’évolution de son lieu, de vie et de travail, sur six ans. Le traitement appliqué aux images les dématérialise, et les pixels agrandis créent une distance face à leur aspect privé et documentaire, au bénéfice d’une atmosphère esthétique en relation directe avec les codes de son travail. Voir l'édition
Les pièces que les artistes présentent dans cette exposition sont inédites ainsi que celles de l’installation «Linea» qui réunit en contre-point une dizaine de pièces de chacun, de format identique, créant un dialogue visuel en équilibre entre fragilité et affirmation.