Gabriela Zérega
Exposition du 09 11 au 18 12 2004
Cette artiste de 42 ans, qui obtient une bourse fédérale en 1997, un an après la fin de ses études artistiques à Lausanne, a très peu exposé à ce jour, partageant son temps entre l’enseignement et la création. Cette exposition permet de découvrir pour la première fois son travail de manière complète, l’éventail des pièces présentées relatant des divers procédés qu’elle emploie.
Dans ses dessins comme dans ses aquarelles ou dans ses travaux tridimensionnels, elle joue sur la polysémie, l’ambiguité des formes, l’ambivalence des significations. Ses sujets, simples, images fugaces de la psyché, instantanés d’une rêverie éveillée, exigent une expression épurée, fragile et directe. C’est pourquoi elle privilégie le trait sans repentir, continu et sensible, la coloration légère posée en à-plat, la forme tendue et lisse sans rehaut d’aucune patine. Les oeuvres qui en résultent sont à l’image des contenus chuchotés qu’elle retient, à peine perceptibles.
Son travail ressemble un peu à celui de l’entomologiste: «J’épingle des sensations évanescentes, des images mentales passagères, des mouvements psychiques souterrains, ces trois fois riens qui constituent notre vie profonde et essentielle sans qu’il en paraisse dans nos conversations, cette histoire sans narration de notre intériorité, cette intimité de l’esprit avec lui-même. Je garde ces images, et les regarde, pour leur qualité poétique, leur familière étrangeté. Puis j’élabore une sorte de registre où j’explore la diversité dans la répétition, la cohérence dans les dissonances, et déjoue le stéréotype gestuel et formel propre à l’expression des archétypes».